vendredi 9 avril 2010

Alice au pays des merveilles (Tim Burton)



Découvrir un dernier film de Tim Burton c'est comme Noël quand t'es gamin. Un mélange d'impatience, d'excitation et de magie. C'est comme ouvrir un cadeau avec excitation et fébrilité, un cadeau que l'on a envie d'ouvrir tout seul à l'abri des regards, un petit plaisir égoïste quoi. On attend beaucoup de Tim Burton. Peut-être un peu trop!? On veut du rêve, on veut en avoir plein les yeux, on veut un petit peu de sa folie, on veut des personnages décalés... D'autant plus que ce n'est pas un rendez-vous que l'on a chaque semaine comme n'importe quelle série TV, le dernier remonte tout de même à Sweeney Todd. Bon, c'est sûr, on a bien eu une petite poignée de films pour nous faire patienter comme "Numéro 9" de Shane Acker et produit par Tim Burton, "Coraline" réalisé par Henry Selik ("L'étrange Noël de Monsieur Jack" et "James et la pêche géante") ou encore le dernier Terry Gilliam "L'imaginarium du Dr Parnassus." Tim Burton. Alice au pays des merveilles. Quoi de plus logique! On se demande même pourquoi ça ne s'est pas fait plus tôt? Donc là j'étais super chaud, au taquet sur les starting blocks... enfin non, plutôt affalé dans mon fauteuil rouge imitation velours du Gaumont du coin, la bave aux lèvres et les yeux exorbités. Le film débute à Londres, Big Ben comme indice. Alice est toute gamine et fait toujours ce mauvais rêve avec des personnages bizarres. Elle a tout zappé de sa première incursion au pays des merveilles. Puis, paf!, grand saut dans le temps, on la retrouve à l'âge de 19 ans dans une garden-party aristocratique on ne peut plus ennuyeuse et est sur le point de se faire demander en mariage par un rouquin tout aussi ennuyeux. C'est à ce moment là qu'apparaît le lapin blanc, toujours équipé de sa montre à gousset et toujours aussi pressé. Bien évidemment Alice lui court après, le lapin rentre dans son terrier dans le creux d'un arbre Burtonien. Alice jette un oeil dans le terrier et hop! badaboom! là voilà qu'elle tombe, qu'elle tombe, qu'elle tombe... Bon, on coupe là, clap!!! Franchement. Je suis ressorti de la salle assez déçu. Pas par l'univers créé par Tim Burton, loin de là, car son underland à lui est enchanteur et magique. On en prend plein les mirettes. C'est juste l'histoire, le scénar et puis cette fin... Mia Wasikowska qui interprète Alice, trop fade! Bref, je suis resté sur ma faim. J'y suis donc retourné une deuxième fois. De toutes façons, un Tim Burton, ça se voit toujours deux fois au ciné. Et là, j'ai adoré. Tout. J'ai tout dégusté, je me suis nourri de tout, moi aussi j'ai plongé dans ce terrier et j'ai profité de chaque seconde, du jeu des acteurs, de la musique (encore et toujours de Danny Elfman), des décors, des détails (et ça en est gavé!)... On passe de paysages enchanteurs, étranges, riches et exotiques façon "Charlie et la chocolaterie" à des paysages sombres et post-apocalyptiques qui se rapprocheraient plus de "Sleepy Hollow." Le château de l'odieuse reine rouge est magnifique. On y retrouve des coeurs dans les moindres recoins, dans l'architecture, dans les jardins, dans les tapisseries, les rideaux, le mobilier, les vitraux, les vêtements... et même l'énorme tête de la reine rouge est en forme de coeur. Quant au château de la reine blanche, tout est plus sobre, épuré, cotonneux, d'un blanc immaculé, les contours sont flous, les rares couleurs sont pastels, on se croirait dans une pub pour Cacharel ou Lolita Lempicka. D'ailleurs dans certains décors, j'avais l'impression de voir des photos de Pierre & Gilles. Les personnages quant à eux sont tous plus ou moins dingues et décalés, surtout l'excentrique chapelier (Johnny Depp). Son costume et son look sont à l'image du personnage. C'est un personnage lunatique, totalement halluciné, abîmé par un passé tragique, déjanté, hystérique... On s'attache à chaque personnage, du lapin blanc angoissé au lièvre en proie à des troubles compulsifs en passant par les drôles de jumeaux Tweedledee et Tweedledum. Voilà, voilà... C'est l'heure de la tea-party. Une pincée de folie et beaucoup d'onirisme dans mon thé SVP, merci.

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